Dirk Verleyen, kinésithérapeute, à propos de la prescripton de renvoi numérique : un outil de communication pour les soins partagés

Les kinésithérapeutes demandent depuis longtemps de travailler de manière plus digitale. Pour Dirk Verleyen, kinésithérapeute et président de la section flamande de l'association professionnelle AXXON, l'introduction des prescriptions de renvoi électroniques n'est jamais assez rapide. La numérisation de la kinésithérapie est à l'ordre du jour depuis un certain temps. Nous espérons qu'elle sera désormais réellement mise en œuvre". Recip-e s'est entretenu avec M. Verleyen au sujet des avantages de la numérisation et la coopération spéciale avec les mutualités dans ce processus 

En tant que président de la section flamande de l'association des kinésithérapeutes AXXON, Dirk Verleyen est très impliqué dans la digitalisation au sein de la profession. "En kinésithérapie, on parle depuis longtemps d'un travail plus digitalisé. Nous sommes heureux que des changements se produisent bientôt". De par son rôle au sein d'AXXON, M. Verleyen est depuis longtemps membre de l'organe directeur de Recip-e, dont il assume la vice-présidence depuis l'année dernière. 

L'un de ces changements à venir sont les prescriptions de renvoi électronique, un projet que Recip-e met en œuvre en collaboration avec l'INAMI. "Recip-e est le partenaire idéal dans cette histoire", selon M. Verleyen. "Nous disposons de l'expertise nécessaire pour gérer les prescriptions sur notre plateforme. Cela réduira considérablement les problèmes de démarrage et aboutira à un système stable". Le groupe de travail pour le développement des prescriptions de renvoi en kinésithérapie débutera en mars de cette année.  

Les mutualités font également leur part 

En tant que patient, si vous souhaitez obtenir un remboursement pour votre traitement de kinésithérapie, vous devez présenter une prescription d'un médecin. Les mutualités sont donc un partenaire important dans cette histoire. Actuellement, un processus de digitalisation est déjà en cours autour de l'eAgreement, le système d'échange numérique entre les kinésithérapeutes, les mutualités et leurs médecins consultants. Le système couvre tous les enregistrements, les demandes, les notifications et l'envoi de documents dans le contexte de la kinésithérapie. Alors que ce processus était auparavant basé sur le papier, il sera bientôt entièrement numérisé. "Nous avons consulté les mutualités à ce sujet, car cela nécessite une adaptation de leur logiciel. Les ajustements nécessaires ont été effectués et toutes les parties sont prêtes à commencer. Il ne reste plus qu'à attendre la publication de l'arrêté royal qui réglemente tout sur le plan juridique", déclare M. Verleyen.  

À cela s'ajouteront bientôt les prescriptions de renvoi électronique. "Il faudra à nouveau adapter les logiciels des mutualités. Mais les mutualités se montrent ouvertes à cette idée". M. Verleyen espère que le service eAgreement deviendra encore une réalité cette année. "Il serait souhaitable que les prescriptions de renvoi électronique suivent peu après. Il serait alors possible de mettre en place un flux numérique complet pour les prescriptions de kinésithérapie." 

La formation, une responsabilité partagée 

Tant l'eAgreement que les prescriptions de renvoi électronique nécessitent une sensibilisation et une formation. Pour M. Verleyen, il s'agit d'une responsabilité partagée : "Recip-e joue certainement un rôle dans la formation dans le contexte des prescriptions de renvoi, mais chaque partenaire impliqué doit faire sa part". 

Une administration simplifiée et moins d'erreurs  

Le kinésitherapeute voit un avantage des prescriptions de renvoi électroniques en termes d'administration. "Je ne parlerais pas de réduire l'administration, mais de la simplifier. Actuellement, une prescription de kinésithérapie doit répondre à un certain nombre d'exigences. Parmi celles-ci, le prescripteur mentionne ses coordonnées et celles du patient, la pathologie et le nombre de séances, et signe la prescription. Dans la pratique, il arrive que certaines informations soient manquantes. Nous contactons alors le prescripteur, mais ce n'est pas évident vu la charge de travail des médecins en ce moment", précise M. Verleyen. Dans l'histoire numérique, la marge d'erreur sera plus faible. Les modèles de prescription doivent prévoir que la prescription ne peut pas être envoyée si toutes les informations ne sont pas remplies correctement. 

Pour lui, cependant, cela peut aller encore plus loin. "Idéalement, nous associerions des evidence linkers et le decision support à la prescription de renvoi. Ainsi, lorsque les médecins posent et saisissent un diagnostic particulier, ils obtiennent des recommandations et des lignes directrices pour prescrire des traitements de kinésithérapie. Ce faisant, nous luttons non seulement contre la surconsommation, mais aussi contre la sous-consommation".

Un outil de communication digitale dans le cadre des soins partagés pour les patients 

En outre, M. Verleyen considère la prescription de renvoi électronique comme un outil de communication dans le cadre des soins partagés pour les patients. "Pensez aux patients qui passent un certain temps à la mer, par exemple. Mon collègue sur la côte peut poursuivre le traitement via la prescription électronique, sans avoir à copier les prescriptions. Ou encore, la thérapie d'un enfant dans le cadre d'une coparentalité où l'un des parents vit à Bruxelles et l'autre à Anvers. Ce sont des situations qui posent des problèmes aujourd'hui, mais qui sont résolues par la digitalisation." 

La prescription de renvoi numérique facilitera également la communication entre le prescripteur et le kinésithérapeute. "Chez les patients qui suivent un traitement de longue durée, le kinésithérapeute pourra proposer une prolongation de la thérapie par le biais d'un flux numérique, après quoi le prescripteur la validera. Cela améliorera certainement la coopération". 

Prochaine étape logique 

Selon M. Verleyen, la majorité des prescripteurs ont désormais l'habitude de prescrire par voie électronique. "Je reçois souvent des prescriptions de kinésithérapie formatées comme des prescriptions pharmaceutiques électroniques. Cela montre que la méthode de travail est bien établie et que les prescriptions de renvoi électronique - également pour d'autres professions de santé - sont la prochaine étape logique". 

À l'avenir, le kinésithérapeute espère qu'un partage efficace des données entre les prestataires de soins de santé sera possible. "Les patients sont propriétaires de leurs données de santé. Les patients disent qu'ils trouvent étrange, par exemple, que leur kinésithérapeute n'ait pas accès à leurs radiographies et/ou à d'autres données médicales pertinentes. Mais pour l'instant, c'est comme ça et nous faisons de notre mieux chaque jour pour garantir aux patients des soins aussi efficaces et de qualité que possible." 

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