Dr Marc Moens sur les prescriptions de renvoi numériques : quel est le rôle de Recip-e ?

Le médecin biologiste Marc Moens est impliqué dans Recip-e depuis 2010, dont dix ans en tant que président de l'association sans but lucratif. "C'est mon intérêt pour la digitalisation au sein de ma propre profession, la biologie clinique, qui m'a incité à m'impliquer dans Recip-e". En tant que président, il est étroitement impliqué dans la digitalisation à venir des prescriptions de renvoi. "Il s'agit d'un processus multidisciplinaire qui apporte une valeur ajoutée aux patients et aux prestataires de soins de santé." 

Itinéraire en trois étapes 

Le processus de digitalisation des prescriptions dites de renvoi a débuté à la mi-2022. "En juillet de l'année dernière, nous avons organisé un coup d'envoi en collaboration avec l'INAMI. Des représentants des prestataires de soins de santé et des prescripteurs concernés y ont participé", explique le Dr Moens.  

Recip-e y a proposé une approche progressive pour la mise en œuvre de la digitalisation. Ainsi, elle commencera par les prescriptions pour les infirmières à domicile. La deuxième phase inclura les prescriptions pour les bandagistes, les physiothérapeutes, l'imagerie médicale, l'orthopédie et les audiciens. La dernière phase couvrira les professions restantes, telles que les sages-femmes, les diététiciens, les ergothérapeutes, les orthopédistes et les logopèdes. La biologie clinique fait partie de ce dernier groupe.  

"En biologie clinique, de nombreux processus sont déjà numériques", explique le Dr Moens. "Lorsque nous parlons ici de prescriptions de renvoi, il s'agit - et c'est la même chose pour l'imagerie médicale - de prescriptions entre médecins. C'est un angle différent que nous devons prendre en compte." 

Campagnes d'information et formation 

Recip-e a déjà acquis de l'expérience dans des projets de digitalisation, y compris la mise en œuvre de la digitalisation des prescriptions pharmaceutiques et leur dématérialisation. Le rôle de Recip-e dans le projet de prescription actuel est clair pour le Dr Moens : "Recip-e a la mission importante d'identifier les besoins sur le terrain et d'y apporter une solution. Nous analysons toutes les informations que nous recevons, nous trouvons des solutions et finalement tout est converti en langage informatique."   

Au fil du temps, Recip-e, en collaboration avec les associations professionnelles, envisage les campagnes d'information et les formations nécessaires pour les prescripteurs, les exécuteurs et les patients. Pour ce faire, Recip-e met en place un groupe de travail sur la communication. Le groupe de travail contribuera à l'élaboration, entre autres, de la FAQ (liste des questions les plus fréquemment posées, n.d.l.r.)", précise le Dr Moens. "En outre, nous concevons des campagnes d'information générale, comme nous l'avons fait pour la dématérialisation des prescriptions pharmaceutiques électroniques. Nous tirons parti de l'expérience acquise dans ce domaine, nous avons déjà fait face aux problèmes initiaux". 

Une approche multidisciplinaire prend du temps 

L'ensemble du processus est multidisciplinaire, selon le président de Recip-e. "Naturellement, il existe une approche spécifique pour chaque profession. En effet, chaque profession a ses propres problèmes, ses propres questions auxquelles il faut répondre. Mais il y a un cadre général que l'informatisation doit respecter. C'est la même chose pour toutes les professions concernées". Ce faisant, il fait le lien avec la pratique. "Dans le cas des patients chroniques, plusieurs prestataires de soins de santé sont impliqués, par exemple le médecin généraliste, le pharmacien, l'infirmière à domicile, le médecin spécialiste et le kinésithérapeute. Avec la digitalisation des prescriptions de renvoi, ce n'est pas différent. Il sera plus facile de partager des informations entre les prestataires de soins de santé et d'intégrer ces informations dans les dossiers des professions concernées." 

Mais cette multidisciplinarité rend également le processus plus complexe. En effet, il faut plus de temps et d'énergie pour réunir les différents groupes cibles en vue d'une consultation. "Pour de nombreuses professions, il s'agit pour l'instant d'un avenir lointain. Mais pour réaliser et élaborer cette vision de l'avenir, il faut libérer du temps dès maintenant. Et ce n'est pas si évident pour les professionnels de la santé". Outre les différentes professions de santé, les associations de patients et les fournisseurs de logiciels, les mutualités sont également impliquées dans le processus.  

Choix du patient 

En ce qui concerne l'impact sur les patients, le Dr Moens estime que la numérisation présente plusieurs avantages. "Les patients obtiendront leur prescription de renvoi plus rapidement, le processus se déroulera de manière plus efficace et avec moins de risques d'erreurs. Par conséquent, le suivi est également plus efficace". Selon lui, ces éléments contribuent à améliorer la qualité des soins. "De plus, les patients auront davantage d'options pour le suivi de leurs soins", ajoute-t-il.  

Le processus de prescription de renvoi sera numérisé et de préférence dématérialisé (c'est-à-dire sans impression papier, n.d.l.r.). Pour les patients qui ne maîtrisent pas bien l'outil numérique, le prescripteur peut toujours imprimer la prescription, après quoi les patients peuvent la présenter au prestataire de leur choix. Le Dr Moens accorde une grande importance à cette liberté de choix : "Les patients choisissent librement leur prestataire de soins au moment où ils ont besoin de soins. Ce n'est pas parce que leur prescripteur rédige une prescription qu'ils doivent nécessairement aller se faire soigner. Bien sûr, il serait logique qu'ils le fassent, mais il s'agit toujours d'un choix libre". 

Des utilisateurs satisfaits sont synonymes d'une mise en œuvre réussie 

Pour la digitalisation des prescriptions de renvoi, Recip-e avance pas à pas. En collaboration avec les fournisseurs de logiciels, qui sont un partenaire important dans cette histoire. Actuellement, les fournisseurs de logiciels sont déjà impliqués et des consultations régulières ont lieu. "Ils convertissent le processus en langage informatique utilisable et fournissent un système convivial", explique le Dr Moens.  

Il fait également référence au processus de prescription pharmaceutique, qui est pour lui un bon exemple pour le projet à venir. "Il y a parfois un problème, mais ce n'est souvent pas - ou pas seulement - avec Recip-e, qui est un maillon de la chaîne du système de santé en ligne. Je suis fier de la manière dont nous avons intégré Recip-e dans cette chaîne". La digitalisation des prescriptions de renvoi se déroulera de la même manière, bien que le groupe cible soit désormais plus diversifié. "La mise en œuvre est réussie si nos utilisateurs sont satisfaits : prescripteurs, prestataires et patients", déclare le Dr Moens.  

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